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Prendre soin de soi - enjeux et critiques d'une nouvelle religion du bien-être avec Françoise Bonardel

- Ce séminaire est annulé ainsi que la soirée conférence -
 à notre plus grand regret ...



Mais que signifie «prendre soin de soi-même» ? 
 Retrouver le calme, se sentir en sécurité, redécouvrir son corps, développer sa créativité et pourquoi pas renouer avec le sacré ?




Héritée des Grecs, puis remise à l’ordre du jour par des philosophes contemporains comme Pierre Hadot et Michel Foucault, l’idée que tout être humain ait à prendre soin de lui-même est devenue centrale aujourd’hui, en témoigne la pensée américaine du «care». Le but du dernier ouvrage de Françoise bonardel est de donner une assise philosophique, psychologique et spirituelle à ce besoin de «soin». Elle nous rappelle que ce soin à soi-même était déjà présent dans la philosophie antique et elle nous dresse le développement de la notion jusqu’à l’époque moderne. Elle se demande aussi si cet intérêt à soi ne cache pas finalement un égoïsme voire une forme de dandysme ; elle s’attache donc à nous montrer comment entretenir ce réel souci de soi dans le quotidien et notamment dans les périodes de crise. L’auteur ouvre enfin la question du soin de soi à la dimension religieuse et sacrée ; pour les mystiques cette expression de soin de soi-même revient à inscrire son devenir dans un processus de transformation et de maturation jusqu’à une ouverture vers la splendeur du Grand Soi. Ce livre nous présente pour la première fois en français une perspective complète et pratique sur le soin de soi-même.

L’idée que chacun de nous ait à prendre soin de soi heurte à première vue le sens commun : n’est-ce pas d’abord des autres que nous devrions nous préoccuper ? N’est-ce pas en nous dévouant à notre « prochain » que nous oublions nos soucis quotidiens, comme nous l’a enseigné le christianisme ? Qu’il y ait à choisir entre l’attention que l’on se prête à soi-même et celle portée à autrui était étranger aux écoles de sagesse antiques, cultivant l’un et l’autre et cherchant l’harmonie entre l’individu et l’univers au prix d’une ascèse, d’un « exercice spirituel » (P. Hadot) révélant à qui le pratiquait une autre dimension de sa personne que le « moi », et transformant de ce fait son rapport au monde. Qu’en est-il de cette question aujourd’hui, dans une société où souci de soi et souci du monde semblent souvent s’opposer ?


 -- Françoise Bonardel --


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Son blog http://www.francoise-bonardel.com/ 

Philosophe et écrivain, Professeur émérite de Philosophie des religions à l’Université de Paris1-Sorbonne, Françoise Bonardel a trouvé dans l’hermétisme et l’alchimie une source d’inspiration dont la fécondité ne s’est pas démentie. Plus qu’un savoir secret, réservé à quelques initiés, l’alchimie est pour elle une vision du monde, une herméneutique et un état d’esprit dont elle a retrouvé la trace toujours vivace jusque dans la création contemporaine (Philosophie de l’alchimie – Grand Œuvre et modernité, 1993). Elle est aujourd’hui l’auteur d’une douzaine d’ouvrages et de nombreux articles pour des revues françaises et étrangères et des ouvrages collectifs. Membre de l’Institut d’Études Bouddhique (IEB) depuis 2001, elle y dispense des cours portant sur l’acculturation du bouddhisme en Occident et sur ses possibles relations avec la philosophie occidentale (cf. Bouddhisme et philosophie, 2008). De nombreux voyages d’étude ou de découverte personnelle l’ont d’ores et déjà conduite dans la plupart des pays d’Europe du Sud, de l’Est et du Nord, au proche et MoyenOrient, en Afrique du Nord, en Asie (Inde principalement) et Amérique du Nord (USA, Canada). La philosophie du voyage, de l’errance et de la « vie nomade » constitue d’ailleurs un des axes de sa réflexion placée depuis ses premiers travaux sous le signe d’Hermès, dieu des voyages, des échanges et des transformations spirituelles. Son intérêt pour certaines formes de pensée marginalisées par l’histoire des idées (alchimie, gnose, théosophie), la porte aujourd’hui à réfléchir sur la vision européenne de la culture en tant que « transmutation » de la dualité ( Des héritiers sans passé. Essai sur la crise de l’identité culturelle européenne, Paris, Les Éditions de la Transparence, 2010). C’est dans cette perspective qu’elle a récemment abordé l’œuvre de Dürer (Triptyque pour Albrecht Dürer - La conversation sacrée, 2012), et qu’elle va consacrer son prochain essai à certains aspects encore peu explorés de la pensée de Carl Gustav Jung, Le Livre rouge en particulier dont la sortie est prévue en 2017.